Le Monastère du Broussey

Rions Gironde Nouvelle-Aquitaine

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Le monastère du Broussey

Un peu d’histoire  :

Sur les hauteurs qui dominent les bords de la Garonne, à quelques kilomètres du bourg de Rions, se dresse le Monastère du Broussey. Il abrite une communauté religieuse appartenant à la branche masculine du Carmel Thérésien. L’ordre du Carmel a ses origines en Terre Sainte au temps des Croisades. Il s’est répandu en Occident quand la Palestine fut reconquise par les Musulmans.

Ordre tout d’abord masculin, il vît naître, en Europe cette fois, une branche féminine, les Carmélites, actuellement bien plus nombreuses et bien mieux connues du grand public, au moins de nom. Dans la seconde moitié du XVIème siècle, Sainte Thérèse d’Avila, aidée de Saint Jean de la Croix, suscite une réforme qui aboutit à une séparation en deux ordres indépendants l’un de l’autre : les Carmes dits de la Primitive Observance, et les Carmes Thérésiens, dit Carmes Déchaux parce qu’à l’origine ils allaient pieds nus. Chacun des deux Ordres a ses deux branches, masculine et féminine. Les Carmes du Broussey sont des Carmes Déchaux. La branche masculine avait disparu de la France à la Révolution. L’Ordre est reparti du Broussey en 1840, à l’initiative d’un Père espagnol, le Père Dominique de Saint Joseph, chassé à son tour de son pays par la guerre civile. Très vite, il fut rejoint par quelques-uns de ses frères compatriotes, mais les vocations françaises affluèrent et les fondations se multiplièrent dans toute la France.

Le couvent du Broussey demeure la maison-mère du Carmel masculin français. Il appartient à la province du Sud de la France, dite province d’Avignon-Aquitaine (l’autre province française étant celle de Paris et du Nord) qui comporte actuellement sept convents : outre le Broussey, Toulouse, Montpellier, le Saint Désert près de Fréjus, Fribourg en Suisse, Trois-Rivières au Québec et Kaolack au Sénégal. La province est la cellule de base de l’Ordre des Carmes. Chaque religion peut être envoyée de l’une à l’autre en raison des besoins de la mission. Le cimetière du Broussey contient le tombeau du Père Dominique de Saint Joseph, restaurateur de l’Ordre en France. Sa chapelle abrite les reliques d’un religieux dont on espère la canonisation : le Père Augustin du Saint Sacrement. Juif d’origine, et de nationalité allemande, Hermann Cohen était un musicien en renom, ami de Litz et de Georges Sand. Converti au Christianisme à la suite d’une prestation volontaire à une célébration liturgique, il fît profession au Carmel du Broussey en entama une fructueuse carrière apostolique jusqu’en 1870. La guerre l’obligea à rentrer en Allemagne où il mourut à Berlin en 1871, atteinte du typhus au contact des prisonniers français, à qui il prodiguait son ministère. Ses reliques demeurant à Berlin ont été ramenées au Broussey dans les premières années du XXIème siècle et reposent dans la chapelle du couvent.

Aujourd'hui :

Les communautés de Carmes ne sont jamais composées de nombreux membres, à la différence des grandes abbayes bénédictines ou cisterciennes. Thérèse d’Avila voulait de petites fraternités dans lesquelles un esprit de famille fût facilement maintenu. Et elle a désiré et obtenu que ses sœurs aient des frères qui partagent le même idéal et qui, prêtres ou non selon leur vocation personnelle, leur apportent leur compétence théologique et l’appui de leur ministère. De ce fait, et déjà dès les origines, la vocation du Carmel masculine comporte une double dimension. D’une part, comme leurs sœurs Carmélites cloitrées, les Carmes sont voués à la prière. La prière personnelle et silencieuse, l’oraison – une heure matin et soir- imprègne toute une journée de travail en silence, coupée de deux récréations. Et la liturgie, messe et office divin, est célébrée quotidiennement à la chapelle, où quiconque le désire peut y assister ou y prendre part. Cette prière, silencieuse ou non, est nourrie de l’Ecriture sans doute, mais aussi des besoins du monde, notamment des intentions de ceux et celles qui, en parloir ou ailleurs, ont recours au ministère des frères. Ce ministère constitue la seconde dimension de l’apostolat des Carmes.

Le Carme a pour mission apostolique la promotion, chez les fidèles, d’une relation personnelle avec Dieu. Cette mission s’exerce en grande partie sur place. Le monastère dispose d’une hôtellerie comportant une vingtaine de chambres pour toute personne qui désire prendre un temps de halte recueillie, individuellement ou en groupe. La communauté diffuse un programme de retraite et de journées animées par ses membres. Elle accueille aussi des groupes avec leur propre animateur. En tout état de cause, les Pères et les Frères sont à la disposition des hôtes pour un entretien, un enseignement, une confession…. Mais ils ne sont que rarement au complet. Car le ministère à l’extérieur en appelle à peu près toujours un ou plusieurs d’entre eux : auprès des Carmélites, mais aussi à la demande des paroisses, des communautés de religieuses, de divers instituts, pour une prédication, une retraite, un enseignement, des confessions, etc… C’est, du reste, le ministère, extérieur ou non, qui assure, comme pour le clergé diocésain, leur subsistance. Ainsi, à la bonne distance des agglomérations bruyantes, le Broussey offre un espace de verdure et de silence apprécié de ceux qui y passent. En outre, quelques hectares de vignes, dont il dispose, confiées en fermage à un viticulteur compétent fournissant un blanc moelleux et un vin rouge, détenteurs, l’un et l’autre, d’une honorable appellation contrôlée. Le service de l’au-delà n’exclut pas celui de ce monde.